4/ LA DIETETIQUE DE LE MEDECINE CHINOISE – les grandes règles de base

je pense qu’en diététique, il ne faut pas vouloir appliquer tout ce que l’on apprend en même temps. Le but est d’adapter progressivement notre alimentation en fonction de notre terrain, de nos faiblesses, des saisons, de notre hérédité, de nos pathologies chroniques ou aiguës. Le plus simple est d’essayer de commencer à appliquer au quotidien un ou deux nouveaux principes, ce qui nous parle le plus, ce qui nous paraissent être les plus simple. L’efficacité de la diététique en médecine chinoise tout comme en diététique occidentale réside dans son application quotidienne.

choix des aliments

La plus grande des difficultés rencontrée par les occidentaux et plus particulièrement les Français, c’est d’accepter de modifier son rapport à la nourriture progressivement. De passer d’un mode où chaque repas n’est qu’un plaisir instinctif ou subi à un mode où chaque aliment, chaque plat prendra tout son sens dans votre journée, dans votre vie. contrairement aux différents régimes, programmes ou conseils alimentaires que l’on pourra trouver en grand nombre autour de nous, la diététique de la médecine traditionnelle chinoise pour être efficace, devra vous sembler belle, accessible, bonne, variée, nourrissante et en harmonie avec tout votre être.

Pour ce qui ne sont encore jamais rentrés dans le monde de la médecine chinoise, permettez-moi juste de débuter cet article par quelques explications indispensables ; ne zappez pas, tout est accessible pour tout public et pour tous les âges !

Les organes chinois contiennent bien souvent les fonctions physiologiques et biologiques des organes décrits par la médecine occidentale. Mais ils ne s’arrêtent pas là. Je préférerais parler, du monde de la rate, du monde du poumon … en effet, les organes chinois sont constitués d’un vaste univers englobant les couleurs, les sons, les odeurs, les sécrétions corporelles, les émotions…

En diététique, l’organe qui nous semble a priori le plus important serait l’estomac mais en réalité il n’est que le prolongement de la fonction yang du monde de la rate. L’estomac est le réceptacle, le chaudron qui accepte ou refuse (vomissements) l’eau et les aliments (shui gu qi). Sous ce chaudron, ou plutôt avec ce chaudron se trouve le monde de la rate chinoise (qui pourrait presque s’apparenter au pancréas de la médecine occidentale) qui a deux grandes fonctions : transformer les aliments reçus et transporter des différentes énergies extraites. Ainsi la rate pourrait s’apparenter à la foix au feu sous le chaudron et aux différentes canalisations qui en sortent.

le dernier paragraphe suffit à expliquer les principales règles de la diététique et du choix des aliments en médecine énergétique traditionnelle chinoise : il ne faut pas refroidir le feu et encore moins l’éteindre ; il ne faut pas entraver les voies de circulation.

Après avoir introduit cette notion du monde des organes, il vous faut comprendre la base de la physiopathologie. C’est un gros mot qui désigne en fait les origines d’une maladie, son mode de pénétration dans l’organisme, ses atteintes et son développement. Sachez juste qu’il existe ce que l’on appelle les pervers externes (froid, chaleur, sécheresse, canicule, vent, l’humidité) et les émotions (joie, ruminations, tristesse, peur, colère) comme facteurs pouvant induire une pathologie.

Dans cette introduction à la diététique, je me contenterai de vous présenter l’humidité. Celle-ci est principalement gérée par la rate qui la contrôle et l’élimine lorsque tout se passe bien ! Lorsqu’elle est fatiguée ou débordée (lorsqu’il y en a trop), l’humidité va commencer à s’accumuler.l’humidité chinoise se retrouve en médecine occidentale sous la forme des tissus adipeux (graisse, cellulite), des oedèmes, des lourdeurs des membres ou du ventre, de certains vertiges et de bien d’autres pathologies où elle va s’associer avec les autres pervers : chaleur humidité par exemple dans les cas de cystite.

1. éviter de boire pendant les repas. Il est préférable de boire A 15 minutes de distance du repas : s’arrêter 15 minutes avant et attendre et 15 minutes après. Durant le repas l’eau peut être ingérée sous forme de soupe, de bouillon ou de thé et d’infusion mais jamais en excès et plutôt à la fin des repas.
Ceci est très important car l’eau, surtout si elle est fraîche ou quelle sort du frigo !, va littéralement éteindre le feu sous le chaudron ; forçant la rate a un effort considérable pour maintenir la température constante et optimum. Au fil des repas, des jours, des années, la rate se fatigue, s'épuise et va progressivement laisser l’humidité s’installer dans le corps. Les symptômes de cette humidité sont rarement visibles ou décelables avant la trentaine mais lorsqu’ils arrivent (oedème des membres inférieurs, les yeux gonflés, ballonnements, prise de poids, cellulite, inappétence,…) Il est plus que temps de remédier à l’origine du problème.
2. Sur le même principe, les Chinois ont classé les aliments selon plusieurs critères dont leurs qualités calorifiques. Ainsi distingue-t-on plusieurs catégories allant des aliments très froids aux aliments très chauds; la menthe est fraîche tandis que la crevette est chaude…
Il va donc falloir éviter une surconsommation de produits froids tels que les glaces, les crèmes glacées, les crudités. Ces aliments ne sont tolérables que dans certains climats chauds ou dans certaines régions en fonction des saisons (les crudités sont en général bien toléré de juin à septembre dans le sud de la France)
3. les produits laitiers sont à la fois froids et humides… Je vous laisse faire les conclusions !!
4. La charcuterie et les viandes rouges et grasses apportent de l’humidité et de la chaleur ; il est préférable de les remplacer par du poisson, des viandes blanches ou des protéines végétales.
5. Stopper le grignotage. Pour différentes raisons il est préférable d’instaurer quatre ou cinq repas à heures régulières plutôt que de grignoter n’importe quoi n’importe quand.(les Philippins ont 6 repas) La rate, pour se préparer, a besoin de connaître l'heure à laquelle elle devra intervenir, si cette heure changent tout le temps elle n’a jamais le temps de s’adapter. De plus lorsque nous ne mangeons pas, la rate continue ses travaux de transformation et de transport ou plutôt elle s’y consacre de façon plus active que pendant les repas. Si durant ces phases essentielles de tri et d’extraction de la quintessence des aliments on vient lui demander de remettre du bois sous le chaudron elles saturent, elle tentera d’assumer toutes ces tâches en même temps mais de manière incomplète. Il apparaît alors des troubles de la digestion (le chaudron n’est pas assez chaud : inappétence, sensation de satiété rapide, éructations), du transport (fatigue intestinale, constipation, oedème) et des troubles de la transformation conduisant à une accumulation de l’humidité pathogène (ballonnements, lourdeurs, vertiges, oedème, prise de poids, cellulite)

Quelques conseils pour renforcer la rate c’est-à-dire effectuer un travail de prévention ou curatif :

* la rate aime les aliments doux, insipide, ainsi les meilleurs aliments qui lui conviennent sont l’avoine (complet) cuit dans l’eau, le riz gluant (que l’on trouve pas dans les supermarchés, il faut se les procurer dans les magasins bio ou épiceries asiatiques) dit aussi riz glutineux, la patate douce, le topinambour.
* L’un des meilleurs régimes pour augmenter la vitalité, nettoyer l’organisme, renforcer la rate, perdre du poids ou en prendre en fonction des besoins naturels et physiologiques de chacun consiste à se nourrir de bouillon, de soupe et de riz gluant ou riz complet très cuit. Le protocole est le suivant.Il est préférable de s’entraîner en débutant par un repas par jour, de préférence le petit déjeuner puis deux repas par jour (petit déjeuner et repas du soir) pour arriver progressivement à réaliser ce régime alimentaire durant cinq jours consécutifs tous les trois mois pour chaque intersaison (cette pratique associée à une alimentation équilibrée réguliere, permet de tonifier en profondeur tout l’organisme.